Après le choc cinématographique d’Un Prophète, le cinéaste Jacques Audiard nous livre son sixième film De rouille et d’os, un drame psychologique d’un réalisme cru et brutal.
Déjà en salles depuis le 17 mai dernier, De rouille et d’os peut désormais se flatter d’être le plus gros succès du cinéaste au box-office. En effet, avec ses 1.425.150 spectateurs, le film dépasse largement le score d’Un prophète qui était jusque-là son meilleur résultat en termes d’entrées avec plus de 1,3 million de spectateurs. Etant toujours programmé dans les salles obscures, on imagine facilement que ce chiffre va continuer d’augmenter dans les prochaines semaines.
Ce succès indéniable lui permet d’oublier sa déception lors de la 65e édition du Festival de Cannes. Car contrairement à Un prophète (Grand Prix du Jury au 62e Festival de Cannes), son film De rouille et d’os n’a pas reçu de distinction de la part du jury présidé cette année par la réalisateur Italien Nanni Moretti. En revanche, il a été largement ovationné et, à juste titre, récompensé d’un Swann d’or du meilleur film lors de la 26e édition du Festival du film de Cabourg.
De quoi parle De rouille et d’os ? D’un père de famille à la rue, Ali (Matthias Schoenaerts) qui trouve refuge avec son fils Sam (Armand Verdure), chez sa sœur, caissière à Antibes. Avec sa carrure d’athlète, Ali trouve un emploi de videur dans une boîte de nuit où il rencontre la belle Stéphanie (Marion Cotillard), dresseuse d’orques dans un Marineland. Un soir, elle lui téléphone : victime d’un accident du travail, elle est dorénavant en fauteuil roulant, privée de ses deux jambes, à partir des genoux. Le film va s’attacher à décrire cette relation improbable entre Ali, une force musculaire aussi impressionnante que fragile, et Stéphanie, une beauté amputée.
Le jeu des acteurs de Marion Cotillard et de Mathhias Schoenaerts est époustouflant. Elle, sortie de ses rôles précédents, se dévoile nue et sans make-up avec une puissance émotionnelle hors norme. Lui, sorti de nulle part, crève l’écran avec sa carrure hyper balèze et son naturel désarmant dans toutes les situations.
Seul le scénario peut s’avérer parfois « too much » avec quelques longueurs ou des rebondissements peu réalistes. Notamment, lorsque Stéphanie (Marion Cotillard), transformée en Robocop avec des guibolles en fer, se retrouve à coacher parmi une horde de lascars, les matches de boxe d’Ali improvisés dans la rue. Mais, peu importe, car De rouille et d’os reste un film impressionnant de maîtrise, d’intensité et finalement, de simplicité.
L’avis de Monsieur Mode : Difficile de critiquer allégrement un film de Jacques Audiard ! Cependant De rouille et d’os n’a pas la maturité affolante de son précédent long métrage Un Prophète ou l’étrangeté onirique de De battre mon cœur s’est arrêté et encore moins la force brute de Sur mes lèvres. Allez-voir et à vous de me dire si nous avons raison !?
Pour info, ce film en compétition officielle au 65ème Festival de Cannes (du 16 au 27 Mai 2012), a permis à Jacques Audiard de recevoir les récompenses suivantes : Palme d’Or, Grand Prix, Prix du Jury, Prix de la Mise en Scène, Prix de la Jeunesse, Prix François Chalais, Prix Fipresci et le Prix du Jury Oecuménique (prix remis aux longs métrages par des jury chrétiens engagés dans le cinéma).
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Malgré une belle mise en scène, des images éblouissantes parfois et de bons comédiens, j’ai eu beaucoup de mal à croire en cette histoire d’amour trop artificielle à mon sens. C’est la première fois, je trouve, que Jacques Audiard tombe dans le « pathos », avec des scènes mélodramatiques poussées à l’extrême (scène de l’enfant sous la glace… Au secours!) sur une musique omniprésente qui finit par devenir gênante.
J’avoue que j’ai pleuré comme une idiote au moment le plus sentimental du film où tu réalises que ce qui est impossible peut le devenir. Dès fois je suis une vraie trentenaire à l’eau de rose pour mes amies (génération barbie ?) mais pour moi ce film vaut le déplacement. Evitez le plan duo love avec chéri car lui va détester grave le manque d’action.