Souvent moqué pour ses interprétations médiocres dans des nanars comme Dardevil et Armageddon, Ben Affleck, s’est racheté une réputation en passant à la réalisation en 2007. Après Gone Baby Gone et The Town, il signe avec Argo un troisième film captivant, haletant et malin.
Pour Argo, Ben Affleck a collaboré avec deux producteurs de renom: George Clooney et Grant Heslov, producteur des Marches du pouvoir. Mais, comme, il n’est pas acteur pour rien, Ben Affleck s’est octroyé le rôle principal de Tony Mendez, le spécialiste de l’exfiltration. Il joue aux côtés de deux vieux briscards du cinéma Hollywoodien, Alan Arkin et John Goodman. Le tout dans une ambiance des films des années 70 avec une mise en scène efficace teintée d’humour et d’un suspense qui vous noue l’estomac.
Tout commence le 4 novembre 1979 à Téhéran en Iran. Alors que les Gardiens de la révolution ont pris le pouvoir dans tout le pays, des centaines d’étudiants islamiques en colère brisent les chaînes des grilles de l’ambassade américaine et s’emparent de 52 américains en otages. Six employés réussissent à s’enfuir lors de l’émeute et trouvent refuge chez l’ambassadeur canadien, Ken Taylor. Mais très vite leur présence met tout le monde en danger, à commencer par eux-mêmes. L’urgence de leur évacuation devient une question de vie ou de mort. Argo deviendra la mise en scène spectaculaire et réjouissante de cette évasion.
Argo ne relate pas simplement des faits géopolitiques car il entremêle de grandes réflexions sur l’hypocrisie des sociétés occidentales face aux dictateurs islamistes et sur la nécessité de maintenir le secret d’État pour protéger des intérêts gouvernementaux mais aussi des vies. Et, bien entendu, sur le pouvoir universel du cinéma qui fait fantasmer de la même manière un militaire du Moyen Orient qu’un nanti Américain.
Lors d’une interview, le cinéaste Ben Affleck dévoile que la scène la plus difficile à tourner a été celle de la manifestation qui dégénère devant l’ambassade américaine. Pour plonger les spectateurs au cœur des révolutionnaires, il a fallu qu’il demande aux cadreurs de s’habiller comme la foule et de se munir de caméras 16 mm pour tourner des images sur le vif et donner une impression d’images d’archives.
Le résultat du film ne satisfera pas forcément les amateurs de drames historico-politiques pointilleux. Quand on sait de surcroît qu’un certain Ronald Reagan avait négocié avec des proches de Khomeiny pour faire retarder la libération des cinquante autres otages afin qu’elle intervienne par miracle au moment de son investiture officielle.
Trois semaines après sa sortie dans les salles obscures, le film de et avec Ben Affleck se hisse en haut du classement outre-Atlantique. Sachant qu’il n’a coûté que 44 millions de dollars, le film aurait déjà récolté 12,4 millions de dollars et aurait décroché son ticket pour les prochains Oscars.
L’avis de Monsieur Mode : Voilà un bon film d’espionnage, réaliste, à la fois drôle et tendu par moments. Très bien interprété, avec juste ce qu’il faut de patriotisme et de mièvrerie pour séduire et sans choquer ! A voir absolument !
Bon Film !!
Merci à Gaëlle Myoux pour la rédaction de cet article